Bref aperçu de la vie de Boni
Boni de Castellane (1867 - 1932) est, avec Robert de Montesquiou, l'une des figures dominantes de la Belle Epoque. Célèbre dandy "pourri de chic", portant l'un des plus grands noms de l'aristocratie française, il est le roi des élégances, le prince de la mode et du bon goût. Le mariage de cette brillante incarnation du Vieux Monde avec l'Américaine Anna Gould, la fille du roi des chemins de fer, a un retentissement inouï aux Etats-Unis et déclenche en France, pour longtemps, un flot de commentaires. Cette alliance apparaît comme un symbole : la France apporte son blason et l'Amérique sa fortune. Boni, qui a l'art de dépenser, peut enfin réaliser ses rêves. Coup sur coup, il achète le château du Marais, restaure les ruines de Grignan et surtout fait construire le fameux Palais Rose. Au cours de somptueuses réceptions, il réunit le gotha européen, d'Edouard VII à Alphonse XIII. Séjours à Cannes, à Monte-Carlo, Saint-Pétersbourg, croisières le long des côtes baltes et russes, chasses, collections fastueuses, émaillent une existence flamboyante. Simultanément (1898 - 1910), il siège à la Chambre. C'est un député avisé, aux vues originales en matière de politique extérieure. Soudain, la fortune le délaisse, Anna Gould demande le divorce pour épouser le duc de Talleyrand, cousin de Boni. C'est la ruine. Assailli par ses créanciers, Boni, trente-neuf ans, doit apprendre à travailler. Il devient journaliste, puis antiquaire. Mais c'est encore avec élégance qu'il s'adapte à sa nouvelle situation. Boni de Castellane a publié ses souvenirs en 1924-1925 en deux volumes distincts : Comment j'ai découvert l'Amérique et l'Art d'être pauvre.