Le "salon des Arts" du Palais Rose
On accèdait au grand salon, appelé également « Salon des Arts », depuis la grande galerie, après avoir gravi les marches du grand escalier d'honneur.
Ce salon était orné de bas-reliefs glorifiant l'Architecture, la Peinture, la Sculpture et la Musique.
Quatre bas-reliefs en plâtre teinté représentant les arts
Jean-Paul Aubé (1837-1916), France, vers 1900
Correspondant aux études préparatoires pour le salon des Arts de l'hôtel particulier du comte de Castellane, le Palais Rose avenue Foch à Paris
Hauteur: 66,5 cm ; Largeur: 55 cm
Pour la réalisation de ces bas-reliefs, l'architecte Sanson fit appel à Jean-Paul Aubé.
Jean-Paul Aubé (1837-1916), élève d'Antoine Laurent Dantan et de Francisque Duret à l'école des beaux-arts de Paris, fut fortement inspiré par les artistes classiques tels que Pierre Puget ou Antoine Coysevox. Puis il réalisa un voyage en Italie en 1866 où il fut influencé par les grands artistes de la Renaissance et de l'époque baroque. Il remporta deux médailles d'or aux Salons de 1874 et 1876 et se fit surtout connaître par les monuments qu'il réalisa, dont celui à Dante devant le collège de France à Paris, et celui à Léon Gambetta, pour la cour du Louvre (aujourd'hui démantelé). Professeur à l'école des beaux-arts de Paris, il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1888, puis élevé au rang d'officier en mai 1910. Parmi ses élèves on peut notamment citer Gaston Lachaise, Charles Virion ou Jean Baffier.
Le bas-relief représentant L'architecture présidant à l'édification de la chapelle de Versailles prenait place sur la cheminée, selon une disposition inspirée du salon de la guerre de Versailles. Boni de Castellane les mentionna dans son ouvrage L'art d'être pauvre (loc. cit.): "Je classais les choses de l'art en deux catégories. Cette dualité m'incita à construite un escalier à double révolution, menant d'un côté à une grande pièce que j'appelai salon des Arts, dont les murs sont ornés de quatre bas-reliefs représentant la Peinture, la Sculpture, l'Architecture et la Musique, sous un plafond glorifiant l'ensemble; de l'autre côté à un théâtre de six cent places, destiné à l'audition de pièces nouvelles et d'opéras modernes. Peints à la voûte de l'escalier central, on voit les emblèmes des cinq continents; des groupes d'éléphants asiatiques, de chameaux africains, de chevaux européens, et d'autres animaux pour l'Amérique et l'Océanie. Le tout se trouve scellé par les Armes de France."
Ces bas-reliefs ont aujourd'hui disparu. Nous ne les connaissons plus que par d'anciennes photographies et par les études préparatoires en plâtre, rares témoignages du faste du Palais Rose et du goût avéré de Boni de Castellane. Les études préparatoires ont été adjugées 43 750 euros lors de la vente aux enchères, Boniface de Castellane & Anna Gould: "A way of life", organisée par la maison Christie's le 7 mars 2017 (lot 139).
Cette photographie en couleurs du salon des Arts a été prise par Francis Ross en 1968, peu de temps avant la démolition du Palais Rose. Elle représente le bas-relief glorifiant la Sculpture ou la Musique.