Où le Palais Rose réunit les journalistes de l'Est et de l'Ouest au temps de la guerre froide
C'est en 1951, lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères des quatre "Grands "de l'époque, au Palais Rose de Paris, qu'est née l'idée du Ski Club international des journalistes (SCIJ). La conférence de presse terminée, les journalistes prenaient congé, chacun de leur côte. Aucun échange spontané entre ces hommes aux tendances politiques diverses, parfois opposées, mais pourtant tous associés dans l'exercice de la même profession.
Gilles de La Rocque, plus que tout autre, fut frappé par ce manque de communication. Fervent montagnard et skieur, il imagina de réunir, sur la neige, des journalistes de toutes nations qui, enfin, échangeraient des propos débarrassés d'un vocabulaire politique trop étroit, exempt de chauvinisme ou de banalité.
Après quatre années de patients contacts, de démarches persuasives, l'utopie devint réalité et la première rencontre du SCIJ put être organisée, en janvier 1955, à Méribel-les-Allues; elle réunissait 65 journalistes de 8 nations: Allemagne fédérale, Autriche, Belgique, France, Italie, Luxembourg, Suisse et Yougoslavie.
L'enthousiasme créé par la rencontre de Méribel trouva son prolongement en 1956 en Suisse, à Sainte-Croix - Les Rasses, où la participation s'éleva à 92 journalistes de 11 nations: Allemagne fédérale, Autriche, Belgique, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Suisse et Yougoslavie.
Si Sainte-Croix - Les Rasses avait définitivement imposé l'idée de Gilles de La Rocque, la troisième rencontre - qui se déroula à Kranjska Gora (Slovénie) en Yougoslavie - marqua concrètement le début de fructueux échanges de vues entre hommes de presse de l'Est et de l'Ouest: 90 journalistes de 12 nations se retrouvèrent en Yougoslavie: Allemagne fédérale, Autriche, Belgique, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas, Pologne, Suisse et Yougoslavie.